Dans un contexte sanitaire qui a bouleversé de nombreux pans de la vie quotidienne des Français, la manière dont les actifs envisagent leur parcours professionnel a été particulièrement touchée. Les changements de vie se font plus nombreux, la reconversion est un dispositif qui attire et qui interroge. Ainsi MaFormation, première plateforme privée de mises en relation entre candidats et organismes de formation en France – éditée par HelloWork – a interrogé 837 personnes déclarant s’être déjà reconverties au cours de leur carrière et 1 382 envisageant de le faire à l‘avenir, pour comprendre leur parcours et leurs envies.

  • Quelles sont les raisons d’une reconversion professionnelle ?
  • Comment se forment les actifs lors de leur reconversion ?
  • Combien de temps dure ce processus, avant une première prise de poste ?
  • Quels sont les secteurs plébiscités ?

 Les principaux résultats :

  • 39% des répondants ont effectué plusieurs reconversions au cours de leur carrière.
  • 32% des actifs interrogés ont dû déménager dans le cadre de leur reconversion, parmi lesquels plus de la moitié a changé de région.
  • La recherche d’un meilleur équilibre vie privée – vie professionnelle est la principale raison d’un changement de carrière (41%), suivie de la remise en cause de son métier (29%), de son secteur (14%) ou de son entreprise (20%).
  • La crise sanitaire donne envie de se reconvertir à un Français sur deux.
  • Plus de 8 Français sur 10 suivent une formation dans le cadre d’une reconversion, le blended learning (formation entre distanciel et présentiel) étant privilégié.

 

Reconversion : entre aspirations et réalités

Le premier volet de l’enquête, consacré aux personnes ayant déjà effectué une reconversion dans leur vie professionnelle, dresse le portrait de ces Français et permet d’avoir un retour d’expérience sur le processus de reconversion.

 

Choix de vie : reconversion et déménagement

Ainsi, parmi les 837 personnes interrogées, 39% d’entre elles ont même réalisé plusieurs reconversions. Pour 1 Français sur 2, la démarche de reconversion s’est avérée ardue : 42% des sondés ont trouvé l’exercice assez difficile, 15% très difficile.

Pour un tiers des cas, reconversion et déménagement vont de pair : 32% des Français interrogés ont dû déménager dans le cadre d’une reconversion professionnelle, parmi lesquels plus de la moitié (19%) a même changé de région. Dans l’ensemble, leur reconversion semble toutefois avoir été une réussite puisqu’ils sont 70% à se déclarer assez ou très satisfaits de leur démarche.

En moyenne, une reconversion dure un an entre le début des démarches et une première prise de poste dans un nouveau métier. En effet, plus de la moitié des répondants (57%) ont mis moins d’un an, tandis que le processus s’est étalé entre 1 et 2 ans pour un quart des sondés.

 

Un besoin de renouveau et d’un équilibre vie privée – vie professionnelle

Avant de se reconvertir, encore faut-il avoir une idée du métier vers lequel s’orienter. Ceux qui ont déjà expérimenté ce questionnement se sont basés le plus souvent sur une envie de longue date (35%), sur un bilan de compétences et l’accompagnement d’un professionnel (23%) ou sur les conseils d’un site spécialisé pour nourrir leurs réflexions (17%). La majorité s’est renseignée en amont sur les débouchés du métier avant de se lancer, principalement via des sites spécialisés (44%) ou en contactant des professionnels des secteurs concernés (36%).

La recherche d’un meilleur équilibre entre vie privée et vie professionnelle semble être la principale raison de ce changement pour 4 Français sur 10, avant la remise en cause de son métier (29%), de son secteur (14%) ou de son entreprise (20%). Plus largement, c’est l’envie de découvrir de nouvelles choses qui transparait comme motivation principale pour 40% des sondés, devant la recherche d’un métier qui a plus de sens (33%).

 

La formation, une étape incontournable pour se reconvertir

L’envie d’épouser une autre carrière passe généralement par l’acquisition de nouvelles compétences.

Ainsi trois actifs sur 4 déclarent s’être formés pour avancer dans leur démarche. Une formation en présentiel est privilégiée pour la majorité des sondés (70%). Les formations en ligne avaient jusqu’à maintenant un succès relatif, avec 17% d’utilisateurs, quand le mélange des deux a été utilisé par 13% du panel.

Enfin, pour financer cette formation, près d’un tiers des répondants a eu recours à une aide de Pôle Emploi, qui devance l’utilisation de ses propres moyens (27%) et le CPF (15%).

 

Souhait de reconversion : des motivations à la concrétisation du projet

Dans ce second volet de l’enquête, MaFormation s’est intéressée aux envies et aux motivations des Français qui envisagent de se reconvertir à l’avenir. Des réponses à confronter à celles des personnes dont le parcours de reconversion a abouti.

Des envies encore plus centrées sur l’accomplissement personnel

Si l’envie de s’accomplir transparait déjà fortement dans les réponses des personnes qui se sont déjà reconverties, c’est encore plus vrai pour celles qui projettent de le faire, avec un sentiment d’urgence qui s’ajoute. Ainsi, près de la moitié des personnes déclarant vouloir se reconvertir souhaitent le faire à court terme. Leur envie est guidée par un meilleur équilibre entre la vie privée et la vie professionnelle (52% contre 42% pour ceux déjà reconvertis), par la soif de découvrir de nouvelles choses (49% contre 40%) et par le souhait d’un métier qui a plus de sens (48% contre 33%).

L’impact de la crise sanitaire se fait particulièrement ressentir, et est pleinement assumée par les actifs. La crise sanitaire actuelle a joué sur leurs envies de reconversion d’un Français sur deux. Et dans 96% des cas, elle l’a même accentué. Ce besoin de se recentrer sur soi-même n’a semble-t-il jamais été aussi fort.

« La crise sanitaire a plus que jamais accéléré les envies de changements de carrière des Français. C’est plus qu’une tendance, c’est une réalité. Nous l’observons également sur notre plateforme, où de plus en plus de recherches de formations sont liées à la reconversion. » déclare Jérémy Plasseraud, Directeur de la Edtech chez HelloWork.

Choisir un nouveau métier : l’artisanat plébiscité, suivi de l’informatique

Si l’envie de nouveautés prédomine, le choix est assez incertain. Seuls 44% du panel savent précisément vers quel secteur ou métier s’orienter, quand 40% hésitent encore et 16% déclarent ne pas savoir.

Cette année, l’artisanat est le domaine qui attire le plus de souhaits de reconversion (15%), alors qu’il ne figurait pas dans le top 5 en novembre 2020 lors de la dernière édition de cette enquête. La santé sort de ce palmarès, où sont toujours présents l’informatique (14%), les ressources humaines (14%), le commerce (13%) mais aussi le secrétariat et l’administratif (11%).

L’idée à l’origine de ce choix de changement de carrière est généralement en lien avec une envie de longue date pour la moitié des actifs (+12 points par rapport aux personnes déjà reconverties) ou le fruit de recherches sur les sites spécialisés (14%). Et pour sauter le pas d’une reconversion professionnelle, 6 Français sur 10 se renseignent auparavant sur les débouchés probables.

Plus généralement, la recherche d’informations sur les possibilités et dispositifs de reconversion se fait par les sites spécialisés dans la formation (56%), soulignant encore une fois leur importance dans les démarches des actifs, mais aussi par les organismes publics (41%). Enfin, 61% des futurs reconvertis estiment à moins d’un an le temps nécessaire entre le début de leur démarche et leur première prise de poste. Un chiffre réaliste, qui résonne avec celui donné par les personnes déjà reconverties (57% d’entre eux ayant mis moins d’un an).

 

Le blended learning : la grande tendance de 2022

La plupart des Français qui souhaitent se reconvertir veut se former pour y arriver. Ils sont ainsi 84% à annoncer vouloir suivre une formation avant d’exercer leur prochain poste.

Les modes de formation sont bien différents de ceux exercés par le passé : le présentiel n’est cité que par 43% des répondants (contre 70% pour ceux qui ont déjà connu une reconversion), alors que le blended learning – formation en présentiel et distanciel – (31% contre 13%) et le distanciel (26% contre 17%) semblent s’imposer dans le paysage de la formation.

Un autre changement majeur est à observer : celui de la montée en puissance du CPF (Compte personnel de formation), cité comme source de financement par 42% du panel, devant Pôle emploi (30%) et un financement personnel (17%).

« Nous constatons un réel engouement pour le blended learning, permettant aux actifs en cours de reconversion d’adapter leur formation à un nouveau métier. La flexibilité d’une formation à distance est ainsi accompagnée d’une formation en présentiel permettant de pratiquer leur futur métier. C’est une véritable tendance pour 2022. » ajoute Jérémy Plasseraud, Directeur de la Edtech chez HelloWork.

 

Méthodologie : Enquête réalisée en ligne du 20 décembre 2021 au 18 janvier 2021 auprès d’un panel de 837 actifs déclarant s’être déjà reconvertis au cours de leur carrière et 1 382 envisageant de le faire à l‘avenir.