La réduction de l’empreinte carbone du groupe Hellowork : les trajets

empreinte carbone

De quelle manière le groupe Hellowork met en place sa politique de réduction de l’empreinte carbone ? Focus sur les trajets domicile – travail.

Diminution de l’utilisation de l’eau, meilleure gestion des déchets, et réduction de notre empreinte carbone, avec un objectif ambitieux de 10% de réduction par an, pour une même valeur ajoutée produite. De quelle manière cette démarche est-elle effectuée ?

L’empreinte carbone de Hellowork est composée de plusieurs sources : les datacenters, les notifications et emails à nos millions d’utilisateurs, la communication online et offline, les parcours domicile/travail des 500 collaborateurs, les rendez-vous chez nos clients entreprises, nos locaux et l’énergie consommée dans nos locaux, nos déplacements lors du séminaire annuel de l’entreprise, et nos équipements (téléphones et ordinateurs). Chacune de ces sources de carbone fait l’objet d’un traitement particulier, et est rattachée à un groupe de travail propre qui a pour mission de mesurer précisément l’émission produite, et de trouver les moyens de la réduire annuellement de 10%. L’objectif de cet article est de faire un focus sur nos actions autour des trajets domicile / travail.

L’empreinte carbone des trajets domicile / travail

Le trajet journalier de chaque collaborateur entre son domicile et son lieu de travail générait en 2022 une empreinte carbone annuelle moyenne de 476 KgCO2 / salarié et elle constitue dans son ensemble 22% de l’empreinte carbone totale de la société. Elle est calculée avec les facteurs d’émission de l’Ademe, qui comprend l’empreinte carbone des émissions liées au trajet, plus celle correspondant à la fabrication du véhicule utilisé, qu’il soit personnel (vélo, voiture) ou partagé (métro, bus).

Une écrasante partie provient de l’utilisation de la voiture thermique qui est utilisée par 39% des salariés d’Hellowork, mais qui représente à elle seule 96% de l’empreinte carbone (205 TCO2). En comparaison, les transports en commun sont utilisés par 20% des salariés, et ne représentent que 0,4% de l’empreinte carbone.

Pour avoir un impact de (-10%) chaque année, nous devons donc nous attaquer à l’utilisation de la voiture thermique pour venir au travail. Et comme il est difficile d’influer sur les parcours des différents modes de transports de la ville (train, métro, bus, pistes cyclables), le premier axe va être tout d’abord de s’assurer que nos bureaux sont placés à un endroit avec une forte densité de transports en commun.

Être facilement accessible sans voiture

« L’emplacement, l’emplacement, l’emplacement » disait l’agent immobilier ! Nous sommes basés majoritairement sur trois villes que sont Rennes, Bordeaux et Paris. Les bureaux de Rennes sont à proximité du centre et au pied du métro. Ceux de Bordeaux étaient dans la ZA de Pessac, et nous avons décidé de bouger en 2023 dans des nouveaux locaux dans le centre de Bordeaux. L’agence de Paris est proche de Montparnasse et facilement accessible.

Au-delà de l’accessibilité, il était important pour nous de proposer aux salariés qui n’habitent pas en centre-ville de se rendre en même temps dans la société et dans la Société (avec un grand S), et permettre de profiter de l’ensemble des services et animation que la ville peut apporter. Pour info, nous travaillons tous sur une base de trois jours de présentiel en équipe au bureau, et deux jours de télétravail par semaine.

Depuis juin 2023, nos principaux bureaux sont désormais tous en centre-ville, il nous faut désormais convaincre ceux qui viennent en voiture, qu’ils pourraient peut-être faire différemment.

Comment convaincre de changer ses habitudes de transport

En regardant les évolutions de certains précurseurs chez Hellowork, nous avons observé que ceux qui lâchent la voiture pour autre chose ne reviennent plus en arrière, sauf évènement comme une maternité ou un déménagement lointain. Nous partons donc du principe qu’il va falloir mettre le paquet pour les aider à avoir envie de changer, et les aider à passer à l’acte sans procrastiner. Comme les utilisateurs de voiture habitent à 16 km en moyenne de leur lieu de travail, nous devons les amener à tester le vélo électrique ou les transports en commun.

Mais il ne faut pas tester seulement 2 jours… nous pensons qu’il faut tester 1 ou 2 mois pour que les bénéfices (plus de bouchons, plus de problèmes de places de parking) soient ressentis pleinement. Nous étudions donc la mise en place de prêts gratuits de 2 mois, soit d’un beau vélo électrique adapté, soit d’une carte de transports en commun, les deux étant personnels et restants utilisables le week-end. Pour donner du rythme à l’opération, nous proposons 6 places (vélo ou transports en commun) tous les deux mois, à une date fixe. A cette date, la société qui nous loue ces vélos les apporte, les règle, et fait une prise en main en bas de bureaux avec les salariés qui pourraient craindre de reprendre la route sur un vélo tout seul.

On calcule le prévisionnel financier qui nous revient à 6.120 € par an, pour 36 personnes testant pendant 2 mois. Si 18 d’entre elles (50%) se convertissent durablement à ces transports, nous aurons réduit notre empreinte de 9,8 TCO2 sur un an, soit un coût pour HW de 622 € par TCO2 en moins. Si nos prévisions sont bonnes, nous tenons déjà 5% de notre réduction annuelle, sachant qu’elle sera cumulative (les convaincus d’une année resteront probablement en mobilité douce l’année d’après). Il nous reste à donner envie, et à rendre tout cela incitatif.

Mettre de l’huile dans les rouages (ou plutôt les pignons)

Le changement est difficile, il faut que l’expérience qui suit ce changement ne soit pas semée de déceptions. On modifie donc nos emplacements pour garer son vélo pour qu’ils soient sécurisés, et on met à disposition à l’accueil un kit pompe et réparation lorsqu’on a un pépin technique.

Nous décidons également d’une participation financière de Hellowork de 50% (maximum 175€) pour l’achat du vélo, d’une trottinette ou d’équipements vélo (comme un casque ou un bon cadenas par exemple), et mettons en place le forfait mobilité douce d’un montant mensuel de 25€ pour les salariés s’engageant à venir majoritairement en vélo ou covoiturage.

Last but not least, nous décidons de nous lancer dans la labellisation « Employeur Pro Vélo » (porté par la FUB pour les connaisseurs 😊) au niveau de notre agence de Rennes pour parfaire notre engagement et notre soutien à tous ceux qui passent au vélo. Process lancé, verdict de la labellisation dans quelques mois.

Honnêtement, difficile de porter ce mouvement sans en faire partie, et je pense qu’il est essentiel pour la réussite du projet (comme tous les autres projets d’ailleurs) qu’une partie de la direction s’y mette aussi.

Des résultats après un an qui dépassent nos espérances

Un an après, les chiffres sont engageants, environ 75% des testeurs se sont convertis au vélo ou aux transports en commun. L’ouverture de la ligne B à Rennes, et le déménagement des bureaux de Bordeaux ont fait progresser les transports en commun de 20% à 31%. Notre empreinte carbone issue des transports domicile/travail a baissé de 64 TCO2 (-30%) au global, correspondant à une baisse de 34% par salarié. Nous avons conscience qu’il sera difficile de réduire d’autant les prochaines années, mais cela nous encourage à poursuivre dans cette direction.

Les pistes à creuser pour la suite

Nous avons aussi conscience qu’abandonner la voiture n’est pas seulement une affaire de motivation. Avec une moyenne d’âge de 33 ans, de nombreux salariés ont des enfants en bas âge, avec des contraintes de crèches, nounous, qui rendent la voiture quasi indispensable. D’autres doubleraient leur temps de transport en utilisant les transports en commun, et certains habitent trop loin pour le vélo, même électrique. Il va donc désormais falloir trouver d’autres types de solutions alternatives pour tous ces cas particuliers qui sont légitimes et qu’il ne nous appartient pas de juger mais d’accompagner.

On peut citer quelques voitures électriques qui ont fait leur apparition (EC divisée par 3) et 30 salariés qui utilisent déjà le covoiturage (EC divisée par 2) pour se rendre chez Hellowork, mais bien d’autres pistes sont encore à creuser pour avancer chaque année un peu plus loin, et on espère un peu moins carboné.