Marché de l’emploi : le repli se poursuit au troisième trimestre -8 % d’offres selon le baromètre Hellowork

Chaque trimestre, Hellowork, le premier acteur digital français de l’emploi et du recrutement, publie son baromètre qui dresse un diaporama de l’évolution du marché de l’emploi.
Au troisième trimestre 2025, le volume d’offres d’emploi poursuit son repli, avec un recul global de 8% du nombre d’offres d’emploi diffusées (CDI, CDD, intérim, alternance confondus). Toutefois, le volume d’offres reste élevé à près de 2,5 millions de publications, comparable aux niveaux observés à la même période en 2023.
Autres principaux enseignements :
- CDI en repli (-12 %) et CDD en hausse (+18 %) : les entreprises misent sur la flexibilité.
- L’alternance en forte baisse (-19 %), impactée par la réduction des aides publiques.
- Grand Est (-5 %) et PACA (-1 %) résistent mieux que la moyenne nationale.
- Seule métropole en progression, Nice enregistre +10 % d’offres sur le trimestre.
- Santé, social et services à la personne gros pourvoyeurs d’emplois (34 % des offres publiées).
- Le BTP reste le premier secteur recruteur en intérim malgré un repli de -8 %.
L’industrie navale progresse de +18 %, portée par les grands chantiers de l’Ouest.
Un marché en repli mais des signes d’accalmie
Ce troisième trimestre marque la poursuite de la tendance baissière entamée en début d’année, avec une diminution de 8 % des offres par rapport au troisième trimestre 2024. Cette contraction reste néanmoins moins marquée que celle du deuxième trimestre 2025 (-11 %). Les mois d’été ont été particulièrement difficiles (-9 %), mais septembre laisse entrevoir un léger mieux avec un recul limité à -6 % par rapport à l’an passé. Dans un contexte politique et social instable, marqué notamment par la démission du Premier Ministre, aucun effet d’attentisme n’est visible : les entreprises semblent s’habituer à ce climat d’incertitude et poursuivent leurs recrutements à un rythme ajusté.
« Le marché de l’emploi connaît toujours des turbulences, mais les signaux du mois de septembre invitent à un certain optimisme. Les entreprises continuent de recruter, même si elles privilégient davantage la flexibilité des contrats à court terme dans certains secteurs. L’ampleur du ralentissement semble contenue et certains secteurs se distinguent par une forte dynamique. Cela illustre bien, que, malgré les incertitudes politiques et économiques, le besoin en compétences reste élevé et que les opportunités demeurent nombreuses pour les candidats », analyse David Beaurepaire, Directeur délégué d’Hellowork.
Des contrats qui traduisent la recherche de flexibilité
Les CDI enregistrent une nouvelle forte baisse sur un an (-12 %), prolongeant une tendance observée depuis octobre 2024 et confirmée au deuxième trimestre (-11 %). En parallèle, les CDD progressent de manière notable (+18 %), notamment sur les mois d’août et septembre, tirés par la montée en puissance des services à la personne. L’intérim reste orienté à la baisse (-10 %), mais la chute semble moins brutale qu’au trimestre précédent et les données de septembre laissent entrevoir une stabilisation après neuf mois de recul continu. Enfin, l’alternance enregistre une chute spectaculaire (-19 %), qui s’explique par le double impact de la réduction des aides de l’État depuis avril et de l’augmentation des charges depuis juillet. Traditionnellement portée par une dynamique positive de mars à juillet, l’alternance a cette année connu une hausse concentrée sur les seuls mois de mars et avril, avant de décrocher nettement dès mai.
Des territoires touchés de manière inégale
Toutes les régions sont concernées par le ralentissement, mais l’intensité varie selon les territoires. L’Île-de-France, première région pourvoyeuse d’emplois, résiste relativement mieux que la moyenne (-6,5 %). À l’inverse, Auvergne-Rhône-Alpes, deuxième région la plus dynamique habituellement, enregistre un recul marqué de -10 %. Les baisses les plus fortes sont observées en Nouvelle-Aquitaine (-15 %), en Pays de la Loire (-15 %) et en Occitanie (-11 %). Certaines régions affichent toutefois une résilience notable, comme la Provence-Alpes-Côte d’Azur (-1 %) et le Grand Est (-5 %).
Les grandes métropoles sous pression, sauf Nice
La métropole du Grand Paris concentre à elle seule 37 % des offres urbaines et affiche une baisse contenue de -7 %. À l’inverse, plusieurs grandes métropoles subissent de lourdes corrections, notamment Nantes et Toulouse (-20 % chacune), Bordeaux (-18 %) et Lille (-18 %). Nice fait figure d’exception : la métropole connaît une progression des offres de +10 %, ce qui lui permet de gagner une place dans le classement national et de dépasser Strasbourg.
Secteurs industriels en souffrance, la santé et les services à la personne se démarquent
Le secteur de la santé et du social conserve sa place de premier pourvoyeur d’emplois, malgré une baisse globale de 7 %, due principalement à la contraction des CDI. Les CDD et contrats en alternance y restent cependant orientés à la hausse. Les services à la personne et aux entreprises représentent désormais le deuxième secteur en volume d’offres (16 %). En revanche, la situation se dégrade nettement dans les bureaux d’études et la R&D (-36 %), ainsi que dans l’ensemble des secteurs industriels, qui accusent des reculs de 22 % à 33 % selon les filières (production, maintenance, ingénierie industrielle). Dans ce paysage tendu, la comptabilité, la gestion et la finance tirent leur épingle du jeu, avec une hausse globale de 3 %, particulièrement marquée sur les postes en CDI (+4 %).
Le bâtiment reste le premier secteur recruteur en intérim malgré un repli
Le BTP et la construction demeurent le premier secteur pourvoyeur d’emplois en intérim, mais le secteur enregistre une nouvelle baisse de 8 % au troisième trimestre, après un recul déjà observé au printemps. Les difficultés sont encore plus marquées dans les secteurs industriels, où la production et la maintenance reculent de 15 %, la logistique, la supply chain et le transport de 21 %, et l’ingénierie industrielle de 16 %. Ces filières sont directement affectées par la conjoncture économique, comme en témoignent les arrêts de production dans plusieurs usines automobiles et la contraction des ventes qui fragilisent durablement leur activité.
La bonne tenue de l’industrie navale
Dans un contexte globalement défavorable, la construction navale fait figure d’exception. Le secteur enregistre 1 218 offres publiées au troisième trimestre, soit une hausse de 18 % sur un an. Cette dynamique s’explique par une forte demande sur des métiers techniques, comme les techniciens méthodes, les techniciens CFAO, les soudeurs ou encore les chaudronniers. L’activité est largement concentrée dans l’Ouest, avec 69 % des recrutements en Pays de la Loire et 12 % en Bretagne, deux régions qui connaissent respectivement des progressions de 27 % et 37 %. À l’inverse, la région PACA enregistre un recul de 15 % des offres dans ce secteur.
Les métiers de la santé et du social toujours en tête
Les métiers de la santé se hissent en tête des profils les plus recherchés, avec une forte demande pour les infirmiers, aides-soignants et auxiliaires de vie. En CDI, les postes de comptables, auxiliaires de vie et employés de restaurant dominent les offres. En CDD, les professions d’enseignant, d’assistant maternel et d’infirmier sont les plus représentées. Du côté de l’intérim, les entreprises recherchent principalement des caristes, des opérateurs de production et des infirmiers. Enfin, l’alternance est portée par des recrutements d’auxiliaires de vie, de chargés de communication et de conseillers de vente.