Salaires : le ralentissement s’installe en France

À un an de la directive européenne sur la transparence des salaires, Hellowork publie son baromètre 2025. Appuyée sur les données de salaire annuel médian brut, affichées sur les offres d’emploi entre 2023 et 2025, cette analyse met en évidence les écarts et tendances salariales selon les territoires et les secteurs d’activité, dans un contexte économique tendu.
- Le ralentissement s’installe : la hausse moyenne des salaires en France tombe à +2,2% en T1 2025, contre +3,6% un an plus tôt.
- Les meilleures rémunérations restent concentrées : l’Île-de-France (35 146€), l’Auvergne-Rhône-Alpes (32 078€) et la région PACA (31 845€) conservent les salaires médians les plus élevés en T1 2025.
- Des progressions régionales en net recul : après un pic en 2024 (jusqu’à +5,1 % dans les Pays de la Loire), les hausses plafonnent début 2025. L’Occitanie prend la tête avec seulement +2,7% d’augmentation au T1 2025 versus T1 2024.
- Le secteur de la médecine spécialisée domine : les médecins spécialisés (ophtalmologue, radiologue, cardiologue, etc.) occupent le haut du classement, avec des salaires médians proches de 120 000€ annuels. Parmi les métiers les mieux rémunérés hors médecine, les fonctions de direction dominent largement le classement.
Un net ralentissement des hausses salariales en T1 2025
Paris reste la zone la mieux rémunérée de France, avec un salaire médian de 35 966 € au premier trimestre 2025, suivie par les métropoles (31 912 €) et la médiane nationale (31 931 €). Les régions (30 990 €) et les régions hors métropoles (30 695 €) ferment la marche. Si les salaires continuent d’augmenter dans toutes les zones, cette progression montre des signes d’essoufflement en début d’année 2025.
L’année 2024 avait marqué un tournant dans la dynamique des rémunérations en France, avec une progression médiane nationale de +3,6% entre le premier trimestre 2024 et le premier trimestre 2023. Cette hausse, tirée par les zones hors des grands centres urbains, notamment dans les régions et les régions hors métropoles étaient l’illustration d’un dynamisme économique local. Cette tendance s’essouffle en ce début d’année 2025. Entre le premier trimestre 2024 et le premier trimestre 2025, la hausse nationale des salaires tombe à +2,2%.
Les meilleurs salaires sont en Ile-de-France, en AURA et PACA
L’Ile-de-France reste, sans surprise, la zone la mieux rémunérée de France, avec un salaire médian à 35 146 € au premier trimestre 2025. C’est près de 10% de plus que le salaire médian national, qui s’élève à 31 931 €.
Derrière, l’Auvergne-Rhône-Alpes arrive en deuxième position avec un salaire médian de 32 078 €, légèrement au-dessus de la moyenne nationale. Le tissu industriel dense et la forte implantation de grandes entreprises dans les métropoles de Lyon et Grenoble expliquent ces niveaux de rémunération. Ces salaires plus élevés permettent aussi de s’aligner sur un coût de la vie élevé, notamment en ce qui concerne les prix de l’immobilier, particulièrement tendus dans ces zones attractives.
La région Provence-Alpes-Côte d’Azur suit de près avec un salaire médian de 31 845 €, très proche de la médiane nationale. Ce chiffre est porté par la dynamique économique de ses grandes métropoles comme Marseille et Nice.
Centre-Val de Loire et Hauts-de-France franchissent également le cap des 31 000 € annuels, confirmant leur progression salariale ces dernières années, même si elles restent légèrement en deçà de la moyenne nationale.
En termes d’évolution, ce ne sont pas ces régions qui progressent le plus. Au premier trimestre 2024, la progression des salaires dans les régions françaises avait été particulièrement dynamique, en particulier dans l’Ouest et dans le Centre. Entre les premiers trimestres 2024 et 2025, les Pays de la Loire affichaient la plus forte progression du pays avec +5,1%, suivis du Centre-Val de Loire (+4,8%), de la Bretagne (+4,2%), de l’Auvergne-Rhône-Alpes (+4,1%) et de la Normandie (+4%).
Mais cette tendance s’est nettement atténuée au premier trimestre 2025, toutes régions confondues. L’Occitanie devient la région la plus dynamique avec une hausse de +2,7%, devant le Grand Est (+2,4%) et la Normandie (+2,3%). Les Pays de la Loire, qui occupaient la première place un an plus tôt, chutent à +1,3%, soit une progression divisée par près de quatre.
Le secteur médical, largement en tête des rémunérations
Du côté des métiers, le baromètre 2025 confirme une domination des professions médicales spécialisées dans les salaires les plus élevés. Radiologues, endocrinologues, cardiologues, ophtalmologues, gynécologues ou encore chirurgiens-dentistes affichent tous des salaires annuels médians avoisinant les 120 000 €. Ces salaires attractifs s’expliquent : ils exigent une formation longue, une spécialisation pointue, une forte responsabilité et sont en tension dans de nombreuses zones.
Parmi les métiers les mieux rémunérés hors médecine, les fonctions de direction dominent largement le classement. En tête de liste figure le Directeur médical avec un salaire annuel de 118 800 euros. Viennent ensuite des postes stratégiques dans le numérique (Consultant digital à 90 000 €), la direction générale (Directeur Général à 85 000 €) ou encore les fonctions commerciales et opérationnelles (Directeur commercial, des opérations, ou des engagements). On observe une forte présence de métiers liés à la gestion d’entreprise, comme les directeurs des ressources humaines, des systèmes d’information, des achats, ou encore administratifs et financiers, tous autour de 70 000 €. Des métiers plus techniques ou spécialisés comme Commissaire aux comptes ou Chef mécanicien marine, atteignent également les 65 000 €.
Les données présentées dans ce baromètre sont issues des salaires annuels médians brut affichés dans les offres d’emploi en ligne sur la plateforme Hellowork. L’analyse couvre 23,7 millions d’offres, du 1er trimestre 2023 au 1er trimestre 2025 et porte sur cinq zones géographiques : Paris, les métropoles, les régions avec et hors métropoles, et la France.